Tyty meuf à part : Ponton Miziki Festival incarne bien plus qu’un simple événement musical

Tyty Meuf à part. © RFI / M.Bertin.

INTERVIEW. À l’occasion de la deuxième édition du Ponton Miziki Festival, qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2024 à Pointe-Noire, au Congo, Tyty meuf à part, l’une des révélations marquantes de la précédente édition, s’est confiée à RFI Musique sur son parcours atypique, ses inspirations et l’impact de ce festival emblématique sur la scène musicale congolaise.

Interrogée sur ce que représente le festival pour elle, Tyty meuf à part souligne avant tout l’importance de l’authenticité et de la découverte : c’est « la possibilité de découvrir la culture et la musique de Pointe-Noire, aussi bien des jeunes que des anciens artistes. C’est très important de découvrir sa créativité, sa diversité et son authenticité », explique-t-elle avec enthousiasme.

Pour cette artiste en plein essor, à la voix singulière, le Ponton Miziki Festival incarne bien plus qu’un simple événement musical. Il s’agit d’un véritable miroir des talents locaux, un carrefour où se croisent les différentes générations d’artistes, tous unis par la musique.

J’ai beaucoup vagabondé dans la rue

Le parcours de Tyty meuf à part est pour le moins atypique. Avant de fouler les grandes scènes, elle s’est fait connaître dans les rues de Pointe-Noire, où elle s’est formée et a appris à captiver son public. « J’ai beaucoup vagabondé dans la rue. Elle m’a bercée comme disent certains rappeurs. Elle m’a beaucoup appris notamment qu’il faut respecter les grands et ne jamais les trahir. Jouer dans la rue, c’est aussi savoir se faire écouter », raconte-t-elle avec émotion.

Cette expérience a profondément façonné son approche artistique. Contrairement aux scènes plus conventionnelles, la rue lui a offert une connexion brute et directe avec les spectateurs. « Le public de la rue cherche ce qui est réel, ce qui se passe dans la rue, dans toute sa beauté et sa cruauté. Sur scène, on entend de l’amour, de la société, des émotions, mais dans la rue, c’est réel », ajoute l’artiste, un sourire en coin.

Une Tyty meuf à part au service des sans voix

Le nom de scène de l’artiste, Tyty meuf à part, reflète non seulement son identité personnelle, mais aussi son engagement. « Tyty, c’est le diminutif de Bettie. ‘Meuf à part’, ce sont mes amis qui me l’ont donné. C’est une façon d’être différente dans ce que l’on fait et de le prôner. La meuf à part défend certaines causes, celles qui vivent dans les rues, dans certains districts. Elle parle au nom des sans voix », explique-t-elle.

Dans un milieu musical où les femmes doivent souvent surmonter des obstacles particuliers, Tyty meuf à part choisit d’affirmer son indépendance et sa singularité. « Être une femme dans le monde musical n’est pas facile. Beaucoup de perturbations, de comportements assez osés. Mais en suivant nos objectifs, on y arrive », affirme-t-elle avec détermination.

Paradisiaque, un nouvel EP porteur d’espoir

Alors que sa carrière prend son envol, Tyty meuf à part prépare un nouvel EP intitulé Paradisiaque. Le premier single, Esili Yo (« C’est terminé »), envoie un message fort à celles et ceux qui traversent des moments difficiles. « À travers lui, j’adresse un message à celles et ceux qui prennent des chemins turbulents, qui traversent des épreuves, mais se disent ‘J’atteindrai mon but, je fonce’ », confie l’artiste.

Avec son authenticité, son style unique mêlant soul, r’n’b et ses influences urbaines, Tyty meuf à part s’impose comme une figure montante de la scène congolaise. Nul doute que cette artiste « à part » continuera de faire entendre sa voix, aussi bien dans les rues que sur les plus grandes scènes.

M. K.

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