CLIN D’ŒIL. Didier est le premier ressortissant de la République démocratique du Congo (RDC) à avoir reçu une dédicace du nouveau livre de l’écrivain Alain Mabanckou, intitulé Cette femme qui nous regarde. Passionné de littérature et originaire de Kinshasa, Didier s’est rendu jusqu’à Morges, en Suisse, pour rencontrer le célèbre auteur congolais, qui lui a dédicacé ce nouvel ouvrage.
Selon Alain Mabanckou, qui a partagé l’anecdote sur sa page Facebook, Didier souhaitait absolument faire savoir « au monde entier qu’il est le premier Congolais » à avoir obtenu une dédicace de son nouveau livre, paru le 29 août dernier aux éditions Robert Laffont. Un souhait que l’écrivain et professeur à l’Université de Californie à Los Angeles a exaucé, publiant une photo de leur rencontre qui a rapidement suscité l’intérêt de Benyfran Pandi (un abonné de la page).
«…Avant même de savourer le contenu du chef-d’œuvre d’Alain Mabanckou, on peut déjà lire sur votre visage, empreint de satisfaction, le bonheur anticipé de déguster un met délicieux. Cela me met l’eau à la bouche », a en substance commenté Benyfran Pandi. Ce commentaire n’a pas laissé Didier Jo Lus (autre abonné) indifférent, qui a ajouté : « C’est vrai, mais la bonhomie d’Alain Mabanckou ne peut nous laisser de marbre. »
« Cette femme qui nous regarde est un récit dans lequel je rends hommage à l’une des militantes les plus importantes de notre époque : l’afro-américaine Angela Davis ! », confiait récemment l’écrivain, lauréat du prix Renaudot pour son roman Mémoires de porc-épic (2006), sur sa page Facebook.
L’éditeur souligne dans la note de présentation du livre que « le destin d’Alain Mabanckou est singulièrement lié à celui d’Angela Davis. » Enfant, il voyait l’autobiographie de la militante américaine trôner dans la bibliothèque familiale, au Congo. « Le visage d’Angela Davis sur la couverture le regardait déjà », et depuis, il partage son combat inlassable contre le racisme et pour les droits civiques aux États-Unis.
Un jour, leurs chemins se sont enfin croisés, et pour l’auteur de Rumeurs d’Amérique (Plon, 2020), cette rencontre a été une révélation. Il ne voit plus son pays d’adoption, les États-Unis, de la même manière. Désormais, il retourne en France et au Congo avec la conviction profonde de la fraternité.
Patricia Engali