Kinshasa, 20 octobre 2025 (ACP) .- La légende de « Salima », chef-d’œuvre musical de Mavatiku Visi, figure emblématique de l’orchestre OK Jazz de Franco Luambo Makiadi, s’est imposée comme un symbole majeur de la richesse de la rumba congolaise, a indiqué un chroniqueur culturel sur sa page sociale consultée par l’ACP lundi.
«À Kinshasa, le nom de « Salima » évoque bien plus qu’une simple mélodie, c’est un morceau de mémoire collective, immortalisé par le talent du guitariste Mavatiku Visi, figure majeure de l’OK Jazz de Franco Luambo Makiadi. Avec ses accords subtils et son phrasé limpide, Visi a su donner à cette chanson une couleur singulière qui continue d’émouvoir les mélomanes congolais et d’ailleurs», a déclaré Tcheque Bukasa, un chroniqueur culturel.
«Plus qu’un simple succès musical, Salima est une page de vie. Elle symbolise les années où Kinshasa, capitale bouillonnante, voyait naître chaque semaine de nouveaux chefs-d’œuvre. Pour toute une génération, écouter Salima c’était non seulement savourer l’art du grand Mavatiku Visi, mais aussi ressentir l’âme de la ville, vibrante, pleine d’amour et de nostalgie», a-t-il ajouté.
Évoquant la portée historique et musicale de ce titre emblématique, il a décrit avec précision ce qui fait de la chanson » Salima » une œuvre d’exception.
«Composée au cœur de l’âge d’or de l’OK Jazz, Salima témoigne de cette époque où la rumba congolaise, nourrie par les influences afro-cubaines, atteignait sa pleine maturité. Le morceau se distingue par une guitare limpide, véritable colonne vertébrale du titre. Des voix chaudes et nuancées de Josky Kiambukuta, Pepe Ndombe et Wuta Mayi, qui portent une histoire de passion et de douleur amoureuse. Un rythme chaloupé, typique de la rumba mais enrichi par la touche personnelle de Mavatiku Visi; des instruments à vent transportant les âmes», a-t-il précisé.
Salima, un héritage toujours vivant
Dans un contexte où la rumba congolaise jouit d’une reconnaissance internationale, l’empreinte musicale de « Salima », laissée par Mavatiku Visi reste inalterable.
«Aujourd’hui, alors que la rumba congolaise est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, Salima retrouve une nouvelle jeunesse. Des jeunes guitaristes de Kinshasa aux mélomanes de Paris ou Bruxelles, nombreux sont ceux qui redécouvrent la finesse de Mavatiku Visi. Chaque note rappelle qu’au sein de l’OK Jazz, il a su imposer une signature intemporelle», a souligné Tcheque Bukasa.
«Souvent dans l’ombre des grandes figures de la musique congolaise, Mavatiku Visi fut pourtant l’un des piliers de l’OK Jazz. Guitariste d’une finesse exceptionnelle, il était reconnu pour sa capacité à lier la rigueur harmonique et la sensibilité mélodique. Contrairement à certains de ses contemporains qui privilégiaient la virtuosité spectaculaire, Visi optait pour une sobriété expressive, donnant à ses notes une profondeur presque méditative» a-t-il conclu.
source : acp.cd