La batterie apparaît essentiellement dans l’exécution des variétés européennes (tango, slow, valse, polka), américaines (jazz, rock’n’roll) et afro-cubaines (cha-cha-cha, charanga).
Elle est sobre, voire sommaire chez Ok-Jazz, surtout que la rumba, « ondemba » ya bakoko, n’en a pas tant besoin. Une exception cependant, la période post James Brown à Kinshasa où l’Ok-Jazz ouvrira son repertoire aux influences rythm’n’blues: « Édo aboyi ngai ».
Du côté de l’African-Jazz et des Bantous de la capitale, la batterie est plus complète, en même temps que son application, ici étendue à la rumba: « Désarmement Lily », « Ékoti ngai hopitalo » etc… du côté de l’African-Jazz, « Basili koyokana », « Nasolola na nani », « Ma Guigui », « Nakosenga recommandé » etc… chez les Bantous. Sans compter une tradition de vrais batteurs, Pepito, Charles Hesnault, Fracasseur du côté de l’African-Jazz, André Aribot, Pandy, Rikky Malonga chez les Bantous.
La batterie connaîtra sa période faste en milieu des années 60 grâce à l’orchestre African-Fiesta National Le Peuple et son drummer Seskain Molenga, notamment à partir des années jobs, adaptation du beat de batterie des rythme et danse jerk au soukous local (« Martin Luther King ») dès 1968, jusqu’à la fin du soum-djoum, en 1974. Le pic demeurant, à n’en point douter, les périodes pré et post-Olympia.
1974 apparaît du coté des jeunes, plus précisément de Zaïko Langa Langa, le beat de batterie tant recherché et espéré pour la musique congolaise, le beat cavacha ou beat Méridjo. Enfin la musique congolaise syncopée, le rythme soukous vient de se trouver son battement identitaire, de référence. Doucement mais sûrement le beat Méridjo est entrain de conquérir le monde, faisant également son apparition dans les programmations musicales d’ordinateurs et autres jeux électroniques. Ce à quoi je tire la sonnette d’alarme en interpellant les autorités compétentes de la République Démocratique du Congo, de penser à en déposer le brevet aux fins de sa protection et son accès aux droits de propriété.
(1964. Photo. Entourant le drummer Nestor Diangani: Simaro Lutumba à la guitare et Dessoin Bosuma aux tumbas.)
Par Audifax BEMBA