ADIEU MICHEL BOYIBANDA !

HOMMAGE. Une grande figure de la chanson congolaise s’en est allée le mercredi 09 octobre 2024 à Brazzaville.

Chanteur, Michel Boybanda a composé plusieurs chansons d’une chaleur émotionnelle évidente. Nous trouvons l’essentiel de son œuvre dans la discographie de l’OK Jazz où il fut un excellent chanteur ténor.

Excellent interprète, il s’est spécialisé, également dans les mélodies étrangères, notamment, afro-cubaines.

Michel Boyibanda est né le 22 février 1940, à Makungu, dans le département de la Sangha  (Nord Congo). Il connait une enfance heureuse dans ce beau village noyé dans les cacaoyers. Il monte à Ouesso pour l’école. Son Cepe (Certificat d’études primaires) en poche, il aborde, à Brazzaville et Dolisie, des études agricoles. Il renonce, vite, pour se lancer, corps et âme, dans la grande aventure artistique.

Le 7 avril 1958, il partage, avec quelques amis, l’engouement de la vie kinoise. Il se lie à Jean Mokuna « Baguin » ou « Baguino » et François Boukaka dit « Franklin », pour donner naissance, le 18 novembre 1958, au « Bar Domingo », à Kinshasa, à l’orchestre Negro-Band.

Au bout de deux ans (1960) d’existence, l’ensemble s’installe à Brazzaville.  Les adeptes de la fameuse rumba « Odemba » découvrent un ensemble d’avenir. D’où la tentation de le comparer, à tort, à l’OK Jazz, dès ses premières productions phonographiques. De toutes les façons tout y approche, mais ce n’était pas l’OK Jazz.

Pourtant, cheville ouvrière de Negro-Band, Michel Boyibanda veut prendre la place laissée par Joseph Bukasa « Jojo » dans l’orchestre Bantous de la capitale. Et il la prend, au grand dam de ses « Ngembos ». Il en devient pour tout dire, un puissant ténor, renforcé en 1964 par Joseph Mulamba dit « Mujos », en provenance de Kinshasa.

Grisé par le succès, Michel Boyibanda atterrit dans l’OK Jazz, le 18 avril 1964. En 1968, il fait partie des musiciens de l’Ok Jazz (Isaac Musekiwa, Kwamy, Brazzos, Mulamba Mujos, Tshamala « Picolo » …) qui se rebellent pour aller former, sous la houlette de Denis Losono (impresario), l’orchestre « Révolution » qui ne fait pas long feu.

Aussi Michel Boyibanda réintégre-t’il sans trop de difficulté, en juillet 1969 L’OK Jazz qui à partir de 1972, se restructure et prend le nom de « Tout Puissant OK Jazz », renforcé en 1973, par deux nouveaux chanteurs : Sam Mangwana et Kiambukuta « Josky ». Ainsi est née la fameuse ligne d’attaque dominée par le duo Ndombe Opetum et Michel Boyibanda.

Plusieurs compositions, à son actif, lui assurent de la notoriété. Et il restera quatorze ans dans l’écurie du « Grand Maître Franco », en composant dans tous les genres avec vigueur, clarté et perfection. Sa meilleure œuvre est « Nzete », tirée de l’album mémorable du 20 -èmeanniversaire du Tout Puissant OK Jazz en 1976 ;

C’est en novembre 1978 que Michel Bovibanda tourne le dos à cet ensemble pour former l’orchestre brazzavillois « Rumbaya » des Trois Frères (Youlou-Mabiala Loko-Massengo et Michel Boyibanda.

Hélas ! Il ne dure que le temps d’une rose. Et le musicien, le chroniqueur musical de la « Semaine Africaine » d’ironiser : « Les Trois Faux Frères ». On lui fit la guerre, mais il eut raison. Depuis, Michel Boyibanda a décidé de faire cavalier seul, après plusieurs tentations en vain, de la reconstitution du Negro Band.

Mais, Michel Boyibanda n’a pas manqué de violon d’Ingres ; le football dont il a entrainé des équipes amateures dans l’arrondissement 7 Talangai. Tout comme, malgré son long mauvais état de santé, il est resté proche des siens (L’Union de Musiciens congolais)

Adieu l’artiste ! Nous ne t’oublierons pas.

Clément OSSINONDE/Pagesafrik

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