VIENT DE PARAITRE : ‘’Vie parlementaire au Congo-Brazzaville (1947-2025)’’, du Pr Placide Moudoudou

Publié aux éditions Presses universitaires de Brazzaville, cette année, le nouvel ouvrage du Pr Placide Moudoudou, ancien député et ancien doyen de la Faculté de Droit, juge à la Cour constitutionnelle: ‘’Vie parlementaire au Congo-Brazzaville (1945-2025)’’ a été officiellement dédicacé, le 7 octobre 2025 à l’amphi 1600 de l’Université Marien Ngouabi à Brazzaville. C’était en présence de la communauté universitaire, des férus de la littérature et d’autres invités. Subdivisé en huit chapitres, il prend en compte les mouvements parlementaires. Il part des premiers mouvements jusqu’en 1958, donc l’apprentissage; de 1958 à 1963, la consolidation et puis de 1963 à 1968, ainsi de suite. L’auteur a collé les évènements parlementaires.

Dans la quatrième de couverture de ce livre de 400 pages, il ressort que:
«Historiquement la vie politique au Congo a initialement été parlementaire avec l’élection en 1945 de Jean-Félix Tchicaya comme député des territoires du Moyen-Congo et du Gabon. Le premier Parlement (appelé Assemblée Territoriale) avait été institué en 1947, mais à cause d’une instabilité politique chronique, les premiers députés à avoir terminé une législature sont ceux élus en 1979 (soit plus de 30 ans après le début de la première législature !). Sachant que la démocratie est fille du parlementarisme, comment, sans vie parlementaire stable et effective, espérait-on instituer une démocratie au Congo ?»

Le Parlement, peut-on encore lire, a souvent été l’une des premières victimes de l’instabilité des institutions politiques congolaises. La quasi-totalité des présidents de la République, lui ont porté au moins un coup : Fulbert Youlou l’avait dissous le 30 avril 1959 et avait organisé des élections législatives anticipées en juin 1959 et en mars 1961, Alphonse Massamba-Débat l’avait suspendu (le 12 janvier) puis supprimé (le 1er août) 1968, Marien Ngouabi avait dirigé sans Parlement jusqu’en 1973, Jacques Joachim Yhomby-Opango avait présidé le Congo sans Chambre parlementaire (1977-1979), Pascal Lissouba l’avait dissoute en 1992.
Tous ces Chefs d’Etat avaient, à tort, cru que la résolution des crises politiques auxquelles ils étaient confrontés passait soit par l’inexistence, soit par la suspension, soit encore par la dissolution du Parlement. Or, aucune démocratie ne peut être viable sans contre-pouvoir. Il est donc aisé de constater que la vie parlementaire stable et effective au Congo est liée à la présidence de Denis Sassou-Nguesso: élections parlementaires en 1979, en 1984, en 1989 et, de façon ininterrompue, malgré tout, depuis 2002. Ce livre donne un éclairage nouveau et approfondi de cette vie parlementaire hachée.
Evoquant ce qu’on peut retenir de la vie parlementaire au Congo de 1945 à nos jours, le Pr Placide Moudoudou a affirmé qu’«elle a largement évolué, bien qu’ayant difficilement commencé par l’instabilité parce qu’on a eu en l’espace de quinze ans trois suppressions de l’Assemblée en 1959, en 1961 et en 1968. Mais depuis 1979, il y a une stabilité de la vie parlementaire, c’est vrai qu’on a connu l’instabilité après la Conférence nationale, mais elle a beaucoup évolué parce que finalement le deuxième pôle du pouvoir d’Etat fonctionne depuis pratiquement plus de vingt ans».
Dans les grandes réformes qu’a connu le Parlement, a-t-il relevé, «pour nous en droit parlementaire, le Président Denis Sassou-Nguesso est le président de tous les records. Le premier record, c’est qu’on a eu trois Constitutions qui ont fait plus de dix ans, et c’est à partir de son accession au pouvoir en 1979, que pour la première fois au Congo, les parlementaires ont terminé leur mandat. Et depuis qu’il est là, toutes les élections se sont déroulées à dates échues, et il n’y a pas eu de dissolution».
S’agissant du genre féminin au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat, a-t-il souligné, «c’est un record également parce que parlant des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, depuis son arrivée au pouvoir, il a fait installer et fait élire dix femmes aux bureaux de l’Assemblée nationale et quatre au Sénat. Et puis quand on voit de 1947 date de la première assemblée à nos jours on a eu douze femmes parlementaires, et maintenant on a même des femmes qui président des commissions».
En définitive, l’auteur a fait savoir que «ce livre est une continuité, c’est l’étude du pouvoir d’Etat. Le pouvoir d’Etat, je l’ai étudié dans un premier pôle qui est l’exécutif, et j’ai fait une étude sur les tribunaux administratifs du Congo, c’est le pôle judiciaire, et là je suis sur le pôle législatif ».
Ce livre est disponible à la Faculté de droit et à la Cour constitutionnelle, au prix de 20.000 Francs CFA.

source : lasemaineafricaine.info

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