République du Congo. Jean Jacques Ikonga Mermans, un prodige du football congolais, nous a quittés, à Annecy

DISPARITION. Au Sud-Est de la France, à Annecy, dans le Département de la Haute Savoie, où il s’était installé, voilà plusieurs années, l’ancien sociétaire du club congolais de football Etoile du Congo, Jean Jacques Ikonga Mermans s’en est allé, à l’âge de 91 ans, le 9 juillet 2025. Y sera incinéré, le 18 juillet 2025, à Annecy même.

Il faisait partie de l’équipe de football de la ville, après sa présence distinguée, dans les rangs de l’Olympique de Marseille. Sa carrière, en tant que joueur de football et son implication, dans le sport sont plus que jamais à saluer, au moment où il dit définitivement adieu au ballon rond.

Bon père de famille, Jean Jacques Ikonga Mermans laisse, derrière lui, une famille éplorée, notamment son épouse, Mme Suzanne Ikonga, inconsolable, dont la vie ne sera plus la même avec la disparition de Jean Jacques Ickonga Mermans.

Sur les stades de football où Jean-Jacques Ikonga Mermans s’était produit, d’abord en République du Congo, aussi bien dans l’Etoile du Congo ou aligné, au sein de l’équipe nationale, qu’en France, dans l’Olympique de Marseille ou à Annecy, Jean Jacques Ikonga Mermans séduisait le public. Il avait une bonne maîtrise de la balle, des passes précises, des tirs bien ajustés.

Etait fort appréciée la capacité de Jean Jacques Ikonga Mermans de courir rapidement et de maintenir un rythme élevé pendant tout le match. Faisant montre de volonté de s’entraîner constamment pour s’améliorer. Il portait, en lui, le respect de ses coéquipiers et des encadreurs du club. L’humilité, dans le sport, Jean Jacques Ikonga Mermans l’avait en lui, sachant reconnaître ses limites physiques et techniques. Egalement, il avait, en lui, l’écoute active aux fins de prêter attention aux conseils et critiques de l’entraîneur.

Le grand joueur de foot Jean Jacques Ikonga Mermans était, hors des arènes, un homme ouvert. L’Ambassadeur congolais M. Roger Menga qui l’avait rencontré, à Genève, en Suisse, pour la première fois, en 1999, en compagnie de son épouse Mme Suzanne Ikonga, ne tarit pas d’éloges à son endroit. Pour L’Ambassadeur, Jean Jacques Ickonga Mermans avait, au prix de sa force morale, la discipline personnelle, le travail et la persévérance, réussi à bâtir son existence, dans un pays étranger à moult exigences comme la France.

La rencontre entre l’Ambassadeur et le footballeur avait eu pour cadre une cérémonie officielle. L’Ambassadeur Roger Menga, en poste à Genève, avait la tâche de réouvrir la Mission Permanente Congolaise dont M. David Charles Ganao fut le premier Ambassadeur.

C’est au cours du cocktail de bienvenue organisé par la Mission en honneur des Congolais résidant en Suisse et dans les Départements français voisins, l’Ain et la Haute Savoie, que L’Ambassadeur Guy Menga fait la connaissance de M. et Mme Ikonga. Le couple venait d’Annecy. Un déplacement qui marquait la ferme volonté de Jean Jacques Ikonga Mermans de se remettre dans l’ambiance de son pays qui lui manquait ainsi qu’aux autres Congolais de la diaspora domiciliés dans la sous région.

L’Ambassadeur Roger Menga dit avoir été très ému de se retrouver, en face de l’icône du football du Moyen-Congo, propriétaire du surnom » Mermans » très répandu au Congo. De la personnalité de Jean Jacques Ikonga Mermans, rapporte l’Ambassadeur, ressortait nettement l’humilité, couplée d’une voix fluette.

Un Jean Jacques Ikonga Mermans qui ne haussait pas le ton, quel qu’en soit son état d’esprit. Affable, courtois, aimable, l’était aussi Jean Jacques Ikonga Mermans, en rajoute l’Ambassadeur. Très attentionné envers son épouse Suzanne Ikonga dont l’union par le mariage est célébrée le 7 juin 1960 à Annecy. Et, en guise de cadeau de mariage à sa chère épouse, Jean Jacques Ikonga Mermans a ramené la coupe et le championnat de France Amateur à Annecy, le 12 juin 1960 , en battant en finale le FC Nancy grâce à deux buts de Coco et de Jean Jacques Ickonga Mermans. De ce mariage sont nés deux enfants Frédéric et Emmanuelle. Quatre petits enfants suivront. Jean-Jacques Ikonga Mermans a pu voir son arrière petite fille Charlie, avant la mort.

Parallèlement à son activité sportive, en France, Jean Jacques Ikonga Mermans y a mené un parcours professionnel prenant. Il a exercé comme secrétaire au garage Peron. Au terme d’une formation, il est devenu comptable. Amateur de musique, il fut aussi disquaire. A une période donnée, restaurateur et ambassadeur de la cuisine africaine. S’étant beaucoup investi dans l’associatif.

Fils des Pays Makoua, Département de la Cuvette, dans la partie septentrionale de la République du Congo, Jean Jacques Ikonga Mermans était issu d’une famille de quatre enfants. Trois garçons et une fille. Quoique résidant hors de la République du Congo, Jean Jacques Ikonga Mermans demeurait attaché à la nation congolaise. Il revenait, de temps à autre, au Congo, se ressourcer auprès de ses proches dont son frère Charles Ikonga, un Officier de Gendarmerie.

Des Congolais des années avant l’Indépendance du Moyen Congo se souviennent encore des exploits de Mermans au Stade Eboué et surtout de sa spécialité, les reprises de balles, baptisées les « mermansites ».

Jean Jacques Ikonga Mermans arrivé en France, aux environs de 1957-1958, y disparait, emportant, avec lui, l’amer regret de ne s’être pas vu décorer la médaille de la reconnaissance officielle, que l’Etat congolais devait lui remettre, pour avoir porté très haut le nom et le flambeau de la République du Congo. Et, Jean Jacques Ikonga Mermans s’éteignant, c’est le dernier survivant de son équipe de coeur l’Etoile du Congo de Brazzaville dont une célèbre photo circule sur la toile, publiée par l’international de football Jean Michel Mbono Le Sorcier.

En ces moments d’intense douleur pour la famille de Jean Jacques Ikonga Mermans, particulièrement son épouse Mme Suzanne Ikonga, leurs enfants et leurs petits, qu’elle trouve ici, de ma part, l’expression de mes condoléances, les plus attristées.

Puisse, là-bas, à l’Eternel Infini, Jean-Jacques Ikonga Mermans reposer en paix. Y rejoignant Bamana l’Enfant Terrible, son coéquipier de l’Etoile du Congo et de la sélection nationale de football du Moyen Congo. Deux maîtres à jouer du football congolais, de l’époque, ayant les deux, le même jour, réalisé le voyage de la France pour également faire rêver les français, tels qu’ils faisaient écraser des larmes de joie aux Congolais, lorsqu’ils brillaient de mille feux, sur les stades.

Quant à moi, encore élève à l’école officielle de Ouenzé à Brazzaville qui deviendra Ecole Lheyet Gaboka, je m’étais constitué porteur volontaire des bottines de Jean Jacques Ikonga Mermans, le jour des entraînements de l’Etoile du Congo, mon équipe de football. Cela contre la volonté de ma mère. J’allais du domicile de Jean Jacques Ikonga Mermans jusqu’au terrain de préparation de l’Etoile du Congo, à l’Ecole Saint Jeanne D’Arc, dans la concession arrière de la Cathédrale Sacré Coeur. Puis, le trajet inverse, en retour.

Jean Jacques Ikonga Mermans a bénéficié de ma servilité, dans cette corvée que je m’étais imposée. Moi que Mermans appelait, avec plaisir, par Petit Mario. Car, il faisait mon bonheur sur les stades.

C’est avec tristesse que j’avais, à l’époque, vécu l’expatriation en France de Mermans pour y poursuivre son aventure sportive. Depuis le 9 juillet 2025, son décès a aggravé cette tristesse, même si je ne l’ai plus revu, depuis fort longtemps.

Adieu Mermans

Paris 16 juillet 2025

Moi, ton Petit Mario

Ouabari Mariotti

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