LIBRES PROPOS. J’ai reçu ces derniers jours plusieurs messages des proches et compatriotes me signalant que je figure dans le palmarès des « 100 Congolais les plus influents du monde », qui englobe les Congolais des deux rives (RD Congo et Congo-Brazzaville). Bien que je ne sois pas friand de ce genre de choses, je remercie tout de même les responsables du palmarès d’avoir pensé à ma petite personne.
Toutefois, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les critères de sélection à la lumière de certains noms et des erreurs grossières que le palmarès contient. Je n’ai aucune intention de provoquer de polémique. Juste des questions : Comment ont été sélectionnées les « personnalités » et sur quels critères ont-elles été classées ? Quid de la méthodologie ?
Il est notoire que, en République démocratique du Congo et dans une grande partie de sa diaspora, les critères d’excellence sont souvent associés non pas à l’excellence elle-même, mais plutôt à la « popularité ». Un imbécile ou des individus médiocres peuvent être célébrés juste parce que des dizaines de milliers de médiocres du même acabit qu’eux les applaudissent. On appelle « excellences » et « personnalités » des gens qui, ailleurs, sont considérés comme des vauriens. C’est aussi ça la réalité congolaise.
Alors, quand je vois ce palmarès, je ne peux m’empêcher d’interroger la rigueur et le sérieux de ceux qui l’ont constitué. D’autant plus que la biographie de ma personne qui est présentée n’a rien à voir avec moi. Un ramassis de n’importe quoi : Patrick Mbeko, avocat et homme politique congolais, diplômé en droit public de l’université protestante du Congo, ministre de la Justice dans le gouvernement Suminwa, et patati et patata. J’ai même cru qu’il s’agissait d’un montage, mais il semble que NON. Comment peut-on prendre au sérieux un tel palmarès ?
L’idée de mettre en avant l’excellence congolaise est une bonne chose. Mais encore faut-il le faire avec un minimum de sérieux et rigueur. C’est juste un avis, le mien.
Patrick Mbeko