RDC. 65ème  année de l’indépendance : une écrivaine évoque les avancées dans la littérature féminine

Les avancées constatées dans la littérature ont été évoquées lundi à Kinshasa lors d’une rencontre littéraire par une écrivaine congolaise, dans le but de retracer les efforts consentis par les femmes dans ce domaine, depuis l’accession à la souveraineté de la République démocratique du Congo.

«  Les avancées sont indéniables. Il y a 65 ans, la femme congolaise écrivait peu, et quand elle écrivait, sa voix était souvent filtrée, censurée ou minorée. Aujourd’hui, elle prend la plume avec assurance, avec son identité, sa colère, sa tendresse, ses blessures et ses rêves », a déclaré Grace Bilola Lamama,  éditrice aux éditions Mesdames.

« Des autrices comme Raïssa Malu, Reinette Mulonda, Yollande Elebe, Elisabeth Mweya tol’ande, Do Nsoseme, ou encore les plus jeunes comme Chloé Marie Kitenge, prouvent que la littérature congolaise au féminin existe et résiste », a-t-elle ajouté.

« Ces femmes abordent des sujets qui étaient autrefois tabous : le viol, l’exil, l’amour noir, la maternité imposée, le deuil et la mémoire. Et au-delà de l’écriture, elles publient, elles éditent, elles organisent ! Moi-même, je suis éditrice avec les Éditions Mesdames, et cette simple existence d’une maison portée par une femme et ouverte à d’autres plumes féminines, c’est un symbole fort de notre temps »,  a-t-elle ajouté.

Selon elle, les avancées constatées dans le secteur littéraire féminin doivent être protégées par l’État congolais en vue de faciliter le progrès des autrices.

« L’État doit aussi protéger les droits des créatrices : lutter contre le plagiat, réguler l’édition, créer des infrastructures (maisons de la culture, bibliothèques vivantes, résidences d’écriture) accessibles aux femmes, même en milieu rural. Car une avancée qui ne touche que les grandes villes reste une illusion de progrès », a-t-elle expliqué.

En tant que patriote et citoyenne congolaise, cette écrivaine a lancé un message vibrant à ses semblables à cette date du 30 juin, qui est si historique pour la RDC.

« Ne vous excusez jamais d’exister ! Écrivez, même si on vous lit peu. Parlez, même si on vous interrompt. Publiez, même si on vous dit que  » ce n’est pas le moment « . L’indépendance politique n’a de sens que si elle s’accompagne d’une indépendance des imaginaires, et cette indépendance-là passe aussi par vos mots. Que vos plumes soient rebelles, douces, rageuses ou rêveuses  mais qu’elles restent vivantes », a-t-elle conclu avec un ton vibrant.

Très dynamique dans son secteur il y a plusieurs années déjà, Grâce Bilola est une écrivaine et présidente de l’Association des Jeunes Écrivains du Congo (AJECO en sigle). Elle a également été lauréate du prix Zamenga junior en 2021 et du prix Mapendo en 2022.

 ACP 

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