La rumba congolaise : symbole d’unité, de joie et d’expression culturelle

Lors d’une visite ministérielle (9-10 avril 2024) en République démocratique du Congo, notre ambassade à Kinshasa a organisé une soirée de rumba congolaise. Saviez-vous que ce style musical ardent a été inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO et essaimé en Europe grâce à un rôle important joué par la diaspora congolaise établie en Belgique ?

Les 9 et 10 avril 2024, la ministre belge des Affaires étrangères s’est rendue en République démocratique du Congo pour discuter, entre autres, de la situation sécuritaire et humanitaire désastreuse dans l’est du Congo en raison du conflit persistant sur place. Elle a notamment rencontré son homologue, Christophe Lutundula, et le premier ministre sortant, Jean-Michel Sama Lukonde, ainsi que la nouvelle première ministre Judith Suminwa, qui est la première femme à occuper ce poste.

Patrimoine mondial de l’UNESCO

Qui dit visite ministérielle dit période très chargée pour notre ambassade sur place. En effet, elle s’occupe de l’organisation des rencontres, du transport, de l’hébergement, etc. Un événement culturel est également presque toujours au programme. En effet, une visite ministérielle est une belle occasion de rendre hommage à la culture du pays visité. Cette fois-ci, notre ambassade ne s’est pas tournée vers les arts visuels, mais plutôt vers la musique, et plus particulièrement la rumba.

La rumba n’est pas seulement une danse de la République démocratique du Congo et du Congo Brazzaville. L’UNESCO a également reconnu ce style musical ardent comme patrimoine immatériel de l’humanité. De plus, la diaspora congolaise établie en Belgique a joué un rôle important dans son essaimage en Europe.

L’origine de la rumba congolaise remonte aux années 1950 et 1960 à Léopoldville, alors capitale du Congo belge. Un style congolais très particulier s’est développé à partir des rythmes cubains du cha-cha-cha, de la rumba ainsi que de la charanga. Ce style est ensuite devenu très populaire.

Orchestre de rumba dans un salon, homme dansant
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Dans les années 1950 et 1960, les orchestres de rumba étaient extrêmement populaires dans ce qui était alors Léopoldville. © Wikimedia Commons

Indépendance cha-cha-cha

Dans les années 1950-1960, de nombreux orchestres ont vu le jour, comme l’OK Jazz dirigé par Franco Luambo. L’African Jazz, créé par Joseph Kabasele, est également très connu. Joseph Kabasele a participé à la table ronde sur l’émancipation du Congo belge à Bruxelles en 1960. Il composa alors le célèbre « Indépendance cha cha ».

À partir des années 1960, de nombreux musiciens congolais ont commencé à devenir actifs à Bruxelles. C’est ainsi qu’au fil des années, un riche échange culturel s’est développé entre les deux pays. Cela a permis d’essaimer et d’apprécier la rumba congolaise au-delà des frontières africaines.

Aujourd’hui, la rumba est une danse emblématique du Congo : un symbole d’unité, de joie et d’expression culturelle. C’est principalement dans les villes que cette tradition est transmise aux jeunes générations. La rumba joue même un rôle économique important puisque les différents orchestres encouragent l’entrepreneuriat culturel.

Initiation à la danse

Le choix d’une soirée rumba comme activité culturelle s’est donc avéré être un grand succès. Une centaine de Belges vivant à Kinshasa se sont réunis dans l’agréable restaurant Inzia à Kinshasa (qui, soit dit en passant, possède une enseigne sœur du même nom à Matonge, à Bruxelles) : principalement des hommes et des femmes d’affaires, mais aussi des scientifiques, des universitaires et des artistes. Ainsi qu’une vingtaine de Congolais « amis de la Belgique », issus de la société civile, du secteur culturel, des journalistes, etc. Et bien sûr, la délégation de la ministre avec une délégation de la presse belge.

Durant cette soirée très conviviale, le public a reçu quelques explications sur la signification culturelle de la rumba congolaise et un orchestre de rumba a donné vie à ce genre musical. Des étudiants de l’Institut National des Arts (INA), la principale institution d’arts de la scène du Congo, ont tenu une représentation de danse. Une initiation à la rumba congolaise était prévue pour les amateurs.

À l’honneur

Notre ambassade a ensuite profité de l’occasion pour mettre à l’honneur deux pionniers. Brain Tshibanda a reçu une distinction pour sa carrière de près de 40 ans au service des relations belgo-congolaises, entre autres, en tant que directeur de Wallonie-Bruxelles International à Kinshasa. Il a également été à l’origine de la reconnaissance par l’UNESCO de la rumba comme patrimoine culturel.

Le célèbre professeur Yoka Lye Mudaba a également reçu les louanges. Il a entre autres été actif à l’UNESCO et est actuellement directeur général de l’INA et professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. À ce titre, il joue un rôle prépondérant dans l’essaimage contemporain de la rumba congolaise.

La soirée rumba a clairement illustré la richesse des échanges culturels entre Congolais et Belges et a renforcé le partenariat entre les deux pays sur tous les plans.

source : https://www.belgium.be/

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