France. Lettre à Borgia Bouesso Miguel Samba

Mon cher BBS

Nous sommes le 28 Novembre aujourd’hui, journée de la République mais aussi date de ta disparition .

Cinq ans se sont écoulés, et pourtant, il me semble que c’était hier. Le vide que tu as laissé dans nos vies, celle de ta famille, tes enfants, celle de tes collègues, est toujours aussi douloureux.

Aujourd’hui, toujours dans la douleur, je me permets de te rendre hommage, en espérant que mes mots puissent, ne serait-ce qu’un instant, évoquer l’âme généreuse et le professionnel que tu étais.

Tu étais mon ami d’enfance, mon frère de quartier, celui avec qui j’ai partagé des souvenirs précieux, des instants de blagues , des instants moqueurs , des instants de rires et d’aventures. Nous avons à un moment fait Kombo, ce quartier où tout semblait possible. Les rues que nous parcourions ensemble résonnent encore du son de nos voix complices, de nos discussions passionnées sur tout et rien à la fois, mon tout premier livre, et de nos rêves de jeunesse.

Mais plus que cette complicité d’enfance, c’est dans notre parcours professionnel que nous avons partagé d’innombrables moments de fraternité. Après ton expérience à Radio liberté, tu m’as rejoins à la télévision congolaise, la chaîne nationale, nous avons donc eu la chance de travailler dans la même maison , là où nous avons forgé ensemble notre passion commune pour le journalisme. Je me souviens de tes prises de position courageuses, de ton sens aiguisé de l’analyse, mais aussi de ta bienveillance à l’égard de ceux qui t’entouraient. En tant que directeur de l’information, tu étais un mentor pour ceux qui cherchaient à grandir dans ce métier exigeant. Tu combattais mes editos pour la simple raison que c’était tellement osé qu’il fallait qu’on se protège.

Tes voyages, les projets que nous avons réalisés ensemble, resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Que ce soit dans les moments de reportages internationaux ou les missions locales, il y avait toujours une sincérité dans ton approche, un souci du détail et une éthique qui ne faiblissaient jamais. Je mesure chaque jour la chance que j’ai eue de te connaître, non seulement comme collègue, mais aussi comme ami. Nous avons certes connu des combats dans notre maison commune, mais sans jamais en faire une affaire dramatique, parce que pour nous c’était de bonne guerre.

Ton départ, survenu en plein exercice de ta fonction, fut un choc immense. La profession a perdu l’un de ses plus ardents défenseurs, mais ceux qui t’ont côtoyé, ceux qui t’ont écouté, et ceux qui ont partagé ta vision du journalisme, ont tous perdu un grand homme. Aujourd’hui, après cinq ans sans toi, je reste fidèle à ce que tu représentais : une passion infatigable pour la vérité, un engagement pour l’information, et surtout, un humanisme qui n’a jamais vacillé.

BBS , je n’oublierai jamais notre parcours commun. J’espère que là où tu es, tu vois combien ta présence nous manque encore. Mais je suis également convaincu que ton héritage perdure à travers chacun de ceux qui ont eu l’honneur de travailler avec toi.

Tu resteras à jamais dans nos cœurs, et ton nom continuera à briller dans les annales de notre histoire commune. Repose en paix, mon ami.

Aujourd’hui, et demain

Je n’oublie rien.

CM Poos-Amhanhallhal

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