Congo/ 7 juin 2020-7 juin 2025. 5 ans que s’en est allé Edo Ganga

Mais, il vit en nous, au travers de son riche répertoire musical. A l’âge de 86 ans, le géant de la musique congolaise, Edo Ganga s’est eteint, à Brazzaville, le 7 juin 2020. C’était un musicien à succès, doté d’une voix unique. Il a laissé une marque indélébile dans l’univers musical africain, surtout dans les deux Congo, pays où, par son talent et sa longue expérience, il a inspiré des générations d’artistes.

Au sein de l’Orchestre Bantou de la Capitale où il a chanté au micro, sans discontinuer, jusqu’au soir de sa vie, Edo Ganga avait réussi à faire de son style une fusion de rythmes traditionnels et de sons modernes, créant ainsi une identité sonore speciale qui captivait les cœurs des mélomanes.

Edo Ganga était, non seulement un artiste talentueux, mais également un homme humble, généreux, ouvert et respectueux. Il a partagé sa passion pour la musique avec ceux qui l’ont connu de près ou de loin.

Je saisis l’occasion de cette célébration de Edo Ganga pour saluer l’esprit créatif de M. Claude Blanchard Ngokoudi « 2 Rives Productions » qui a eu l’ingéniosité de sortir l’album de chansons « Hommage à Edo Ganga « Le Patriarche », l’année qui a suivi sa disparition.

Cet album est un témoignage vibrant à la mémoire de l’artiste d’exception qu’est Edo Ganga. Il témoigne de l’impact profond que Edo Ganga a eu sur la scène musicale africaine.

Homme de culture, M. Claude Blanchard Ngokoudi a compris l’importance de préserver et de promouvoir le patrimoine musical africain. En produisant l’album « Hommage à Edo Ganga Le Patriarche », il a permis aux mélomanes de redécouvrir les œuvres de Ganga Edo et de se reconnecter avec l’héritage musical de notre continent.

M. Claude Blanchard Ngokoudi mérite de la reconnaissance pour son soutien aux arts et à la culture. Son initiative est un exemple inspirant de mécénat qui contribue à la préservation de notre patrimoine culturel et à la promotion des talents artistiques africains.

Puisse, là-bas, à l’Eternel Infini, Edo Ganga reposer en paix. Et que sa musique continue à faire danser, animer les cérémonies et surtout, comme les autres musiques, procurer des bienfaits sur l’humeur, la santé et la créativité.

L’hommage à Edo Ganga est par ailleurs, pour moi, une opportunité pour lancer un appel vibrant aux pouvoirs publics congolais aux fins qu’ils accroissent les initiatives culturelles en faveur des artistes. Malgré les efforts déjà déployés jusqu’ici, il est évident que ceux-ci sont insuffisants pour soutenir pleinement l’inventivité et l’innovation artistiques dans notre pays.

Les artistes sont les ambassadeurs de notre culture et de notre identité nationale. Il est à cet effet essentiel que nous leur offrions les moyens de s’exprimer et de partager leur talent avec le monde entier. Un musée de la culture à Brazzaville serait un projet phare pour mettre en valeur notre patrimoine culturel et artistique.

Le musée serait un lieu de découverte, de création et de transmission de notre héritage culturel, permettant aux générations futures de se connecter avec leurs racines et de s’inspirer de la culture et de l’art congolais. Il serait également un espace de rencontre et d’échange entre les artistes, les intellectuels et le public, favorisant ainsi le pouvoir créateur et les nouvelles idées gagnantes pour construire des valeurs.

Les autorités congolaises devraient, en outre, travailler à prendre des mesures concrètes pour soutenir les artistes et la culture congolaise, notamment en accroissant les subventions pour les projets artistiques et culturels. Aménager des espaces de création et de diffusion pour les artistes, comme promouvoir la

formation et la professionnalisation des artistes et developper des partenariats avec les institutions culturelles internationales.

Ici, je rapporte le message de la galaxie musicale de la République du Congo qui appelle les pouvoirs publics de son pays à amplifier les initiatives en sa faveur. La preuve est donnée que les efforts dans ce sens sont insuffisants.

L’éducation musicale est à propulser, si elle ne l’est encore. Faire de la musique une discipline obligatoire à l’école et au collège.Aussi est-il essentiel de former des professeurs de musique qualifiés et passionnés, capables de transmettre leur savoir et leur amour de la musique aux élèves. Développer des programmes de formation continue pour les professeurs de musique, afin qu’ils puissent se perfectionner et rester à jour avec les dernières méthodes et tendances en éducation musicale. Encourager les échanges et les collaborations entre les professeurs de musique, les écoles et les institutions musicales, pour partager les bonnes pratiques et les expériences réussies. Ce qui entraînerait la fourniture aux écoles et aux collèges des ressources nécessaires pour enseigner la musique de manière efficace, notamment des instruments, des salles de musique et des matériels pédagogiques appropriés.

Magnifique de faire porter des noms d’artistes aux rues, avenues et places des villes congolaises, en hommage à leur contribution à la culture et à l’histoire de notre pays. La rue Paul Kamba, dans le quartier Poto Poto, à Brazzaville, est un excellent exemple de cette option pour

perpétuer, à jamais, le legs de Paul Kamba, père tutelaire de la musique congolaise moderne.

En laissant apparaître une volonté farouche de mettre à exécution des réformes profondes dans le pays, dont celles dans le domaine de la culture, l’Etat congolais pourrait faire de la culture un moteur de développement et de rayonnement pour notre nation.

Puisse, tous ces propos, ci-dessus versés, à la faveur de l’hommage au légendaire musicien Edo Ganga, pour la cinquième année de sa mort, être entendus par l’Etat congolais. Avec l’espoir que des actions positives seront entreprises pour davantage attiser la flamme de la culture congolaise.

Paris 7 juin 2025

Ouabari Mariotti

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