Du Nkumba à la Rumba : le riche patrimoine culturel immatériel des Congos

L’histoire souvent méconnue de la rumba congolaise montre à quel point les Africains ont su faire preuve de résilience malgré l’adversité.

La rumba ou « nkumba » (nombril en kikongo), dans sa formulation originale, décrit l’union et le frottement des nombrils, une danse qui marquait les célébrations pour les populations du Royaume du Kongo (qui s’étendait sur ce que nous connaissons aujourd’hui comme l’Angola, la République du Congo et la République Démocratique du Congo).  

La Rumba congolaise moderne, cependant, est bien plus qu’une simple danse ou un style musical. Elle incarne la créativité, l’esprit, les philosophies et la culture des Congolais. Elle est l’héritage des esclaves, contraints de quitter leur pays pour les Amériques avec rien d’autre que leur essence pour les rattacher au continent. C’est le produit d’un échange entre les deux Congos et Cuba, et plus tard un cri pour les mouvements de libération. 

C’est sur le rythme de l’« Indépendance Cha Cha » du Grand Kallé que la plupart des Congolais ont célébré leur indépendance. Cette chanson, largement diffusée dans les années 1960, retrace les événements qui ont précédé le processus d’indépendance. Considérée comme l’un des premiers tubes panafricains et rumbas congolaises, cette chanson incarne la force et la place de la rumba congolaise à travers l’histoire. La rumba congolaise a également contribué à combler le fossé entre les deux Congos, en renforçant leurs identités culturelles tout en ouvrant la voie à la création d’autres styles musicaux. 

Plus récemment, la rumba congolaise, a été reconnue par l’UNESCO comme Patrimoine Culturel Immatériel grâce à sa contribution indéniable à la musique partout dans le monde, mais aussi aux valeurs panafricaines et à la mémoire africaine. Cette nomination promet d’être une grande avancée pour mettre en lumière la rumba congolaise, favoriser l’emploi et les opportunités entrepreneuriales dans l’industrie musicale ainsi que la transmission des valeurs culturelles dans la région. 

Pour célébrer le nouveau statut de la rumba congolaise comme patrimoine immatériel de l’humanité, deux événements mettront en valeur la rumba à Luanda et Pointe-Noire en marge de la Journée internationale du Jazz. Deux concerts du musicien Héritier Watanabe auront lieu à Luanda avec le soutien de l’Alliance française les 1er et 3 avril, célébrant à la fois les 20 ans de paix de l’Angola et la reconnaissance de la rumba comme patrimoine mondial. S’ensuivra un grand festival organisé à Pointe-Noire par l’Institut français : “Rumba un jour, Rumba toujours” du 7 au 15 avril, présentant un programme riche de concerts, conférences, ateliers et exposition, avec des intervenants et propositions des 2 Congo, de l’Angola et des diasporas.

source : unesco.org

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