SECRET D’HISTOIRE : les cheveux de Bob Marley jetés dans le Fleuve Congo

RETRO. En 1986, Rita Marley débarque au Congo, accompagnée de ses deux fils Ziggy et Stephen Marley pour une mission hautement spirituelle. Rita a de fait effectué ce voyage dans la capitale congolaise, soit cinq ans après la mort de son époux Bob Marley survenue à Miami le 11 mai 1981 dans l’objectif d’exécuter le testament de son illustre époux qui stipulait, dans une des clauses, que ses dreadlocks ( cheveux rastafaris) soient jetés dans le fleuve Congo.

De son vivant, le métis Bob Marley de père blanc britannique et de mère noire descendante d’esclaves, s’était investi à rechercher ses origines africaines et il les avait identifiées au Congo. Déjà en 1974, il avait composé la célèbre chanson « Natty Dread » où Bob Marley fait clairement référence au Congo. Il suffit de se rappeler ces paroles «( Hoya natty Congo; a dreadlocks Congo) pour s’en apercevoir.

En 1980, sentant déjà le cancer avancer, Bon Marley compose sa dernière chanson « Redemption Song» qui raconte l’histoire d’une personne enlevée de sa terre ancestrale et soumise à l’esclavage mais qui se bat pour sa liberté physique et mentale.

Comme descendant des esclaves destinés aux Amériques, Bob Marley avait fermement demandé à sa femme que ses cheveux soient jetés dans le fleuve Congo, lequel portait une valeur symbolique car c’était la voie empruntée par ses aïeux avant de prendre l’océan jusqu’à à la terre d’oppression entre autre en Jamaïque. Pour Marley qui a toujours prôné le retour à ses racines africaines, ce geste posthume signait sa manière de renouer avec ses ancêtres et de s’ancrer pour l’éternité dans une terre qu’il considérait comme sacrée.

L’arrivée de Rita et de ses deux fils au Congo était un événement de haute portée spirituelle seulement compréhensible aux initiés. Le cabinet de la présidence va organiser l’accueil de la famille Marley et son séjour. La chargée d’affaires culturelles de la présidence qui était en même temps professeur d’histoire à l’université , madame Scholastique Dianzinga, aura sur ses épaules la responsabilité d’accompagner au fleuve Rita et ses deux fils pour accomplir le rituel. Une fois arrivés au fleuve, madame Dianzinga raconte de quelle manière la famille Marley commença par un long recueillement suivi du moment-clé d’ouverture du paquet contenant les cheveux de l’illustre défunt en vue de les jeter dans le fleuve Congo, à savoir ce “massa kongo” représentant depuis la nuit des temps, le lieu des bisimbi et le village des ancêtres.

Ceci fut le dernier geste révolutionnaire de Bob Marley, assorti d’un message clair adressé aux congolais : « Congoman don’t give up ! », à entendre en français : Congolais n’abandonnez pas le combat. Ne vous rendez jamais. Voici en résumé le cœur du testament spirituel très émouvant et puissant que Bob Marley laisse aux congolais et à la postérité de tous les noirs concernant la longue lutte pour la liberté, la justice et l’émancipation des esclaves africains et de leurs descendants.

Toujours dans la même chanson, il chantait : « Emancipez-vous de l’esclavage mental. Personne d’autres que nous-mêmes ne peut libérer nos esprits » Espérons que les générations actuelles s’en souviennent encore !!!

Par Germain Nzinga

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